« Il n’y a dans l’univers que deux sortes de choses : les unes dépendent de nous, les autres non. Dépendent de nous nos opinions, les élans de notre volonté, désirs ou aversions, en un mot tout ce qui est l’âme. Ne dépendent pas de nous, notre corps, la richesse, la célébrité, le pouvoir, en un mot tout ce qui n’est pas notre œuvre.”
Le Manuel d’Epictète est un petit livre qui contient des conseils pratiques pour mener une vie heureuse et sereine. Assez court, accessible, c’est un livre qui peut faire office d’introduction à la pensée d’Epictète, et de manière générale à la philosophie stoïcienne.
La pensée d’Epictète est articulée autour de la notion du contrôle. Pour trouver la paix intérieure, le philosophe nous invite à nous concentrer sur les choses sur lesquelles nous avons une prise réelle, et à accepter avec “philosophie” tout ce qui nous échappe.
L’idée principale, c’est que nous avons tous la capacité de contrôler nos propres émotions, en particulier les émotions négatives (Émotions négatives qui nous rendent d’ailleurs malheureux).
Pour cela, il suffit juste de le vouloir, et surtout de nous EXERCER. Certes, cette maîtrise de soi ne sera pas immédiate, il y aura des habitudes à acquérir, mais en suivant ces principes au quotidien, nous arriverons peu à peu à constituer en nous une véritable « forteresse » – pour reprendre les mots du philosophe et Empereur Marc-Aurèle – nous arriverons à constituer une « citadelle intérieure » au sein de laquelle rien ne pourra nous atteindre.
Bref, la grande leçon, c’est que nous ne devons pas mettre les conditions de notre bonheur dans les mains des autres, de la fortune, etc. Car nous serons malheureux dès que la fortune sera mauvaise, dès qu’on entendra du mal de nous etc.
C’est en nous concentrant au contraire sur les choses sur lesquelles nous avons une prise réelle (notre jugement des événements, des choses par exemple) que nous arriverons à trouver la paix intérieure.
« Si quelqu’un t’a mis en colère, sache que c’est ton jugement le responsable de ta colère. Efforce-toi donc avant tout de ne pas te laisser emporter par ton idée ».
« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses mais les jugements qu’ils portent sur les choses. » (Epictète)
Une autre idée assez intéressante – qui peut d’ailleurs aider à surmonter tout un tas de tragédies, dont le deuil, la perte d’un être proche – réside d’ailleurs dans La notion de « rendre » développée par le philosophe Epictète.
» Ne dis jamais de quoi que ce soit : « Je l’ai perdu, » mais : « Je l’ai rendu. » Ton enfant est mort : il est rendu. Ta femme est morte : elle est rendue, « On m’a enlevé mon bien. » — Eh bien ! il est rendu aussi. — «
Énoncé de cette manière, ce propos peut paraître brutal, mais en insistant sur le fait que nous ne sommes pas maîtres des événements extérieurs, de la propriété, des personnes, Epictète nous encourage à ne pas nous rendre prisonnier de l’attachement, à nous libérer nos désirs excessifs de possession (Possession des biens matériels, des personnes etc.). Ces êtres et/ou ces choses ne nous appartiennent pas. Ils sont de passage. Nous ne sommes maîtres que de notre comportement, de notre jugement sur les choses.
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Bref, comme son nom l’indique, d’un point de vue étymologique, Le Manuel -d’Epictète est donc un guide pratique pour une vie heureuse et sereine, qui invite à la réflexion et à la connaissance de soi. C’est un guide qui est d’autant plus « pratique » et « authentique » qu’elle est adossée à la vie de ce philosophe. Epictète a en effet vécu dans sa chair sa philosophie, en en a éprouvé les enseignements puisqu’il a été esclave durant une partie de son existence, avec tout ce que cela implique en termes de sévices, maltraitance, souffrances. Ce n’est donc pas une sagesse complètement déconnecté de la réalité, une sagesse « théorique », mais bien au contraire une sagesse « concrète » que nous propose ce philosophe, qui s’appuie sur l’existence vécue par ce dernier.
Quoi qu’il en soit, que ce soit pour ceux qui traversent une période difficile en ce moment (deuil, précarité, rupture etc.), ou des curieux/curieuses, nous pensons que c’est une lecture qui peut/pourra être utile pour tous ceux qui cherchent à vivre en harmonie avec eux-mêmes et avec le monde qui les entoure.
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PETITE PRÉCISION : Le stoïcisme n’encourage pas à l’inactivité, bien au contraire. Certes, les stoïciens ont une conception déterministe, mais pour ces derniers, le destin (fatum) n’est aucunement la fatalité. Il s’agit davantage pour les stoïciens d’articuler leurs actions entre le fatum et le libre-arbitre.
D’ailleurs, l’une des figures les plus respectées par les stoïciens étaient la figure d’Hercule. Pour les stoïciens, Hercule (ou Héraclès en grec) était un héros légendaire et un modèle de vertu du fait de sa persévérance et de son courage, pour sa capacité à surmonter les obstacles. En somme, un exemple de résilience et d’endurance face aux difficultés, ainsi qu’un modèle de discipline et de contrôle de soi (Hercule réalisa les 12 travaux pour se racheter après le meurtre de ses enfants et de son épouse. La déesse Héra l’avait en effet fait boire une potion qui l’avait rendu fou, et poussé à commettre l’irréparable)
Par ailleurs, Hercule était également admiré par ces derniers pour sa compassion, sa dévotion et sa générosité et son altruisme envers les plus faibles et les plus vulnérables.
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